FAQ
- être un donneur d’ouvrage exemplaire
- faire travailler les designers
- favoriser la qualité en design
- stimuler la créativité et l’innovation
Qu’est-ce que l’Agenda montréalais 2030 pour la qualité et l’exemplarité en design et en architecture?
L’Agenda est une prise de position de la Ville de Montréal en faveur de la qualité en design et en architecture. C’est un document d’orientation et de mobilisation dont l’objectif ultime est de donner le goût et les moyens de faire de la qualité à Montréal. C’est aussi une démarche qui engage les services, les arrondissements et les organismes paramunicipaux dans un projet de ville aspirationnel qui profitera à toute la population montréalaise et dont les objectifs sont à la hauteur des défis climatiques auxquels nous faisons face.
L'Agenda établit un langage commun pour parler de qualité et de durabilité en design et en architecture. Il constitue un legs pour les générations actuelles futures dans un contexte de transition écologique et de développement durable.
Pourquoi un « agenda » et non une politique, une stratégie ou un plan d'action?
L’Agenda montréalais 2030 énonce des enjeux et des orientations stratégiques, mais pas leurs moyens d’actions. L’Agenda est transversal à tous les plans et toutes les politiques de la Ville et non sectoriel. Le terme a été choisi pour se distinguer des politiques existantes qu’il souhaite nourrir et pour permettre une plus grande flexibilité quant à la forme et aux contenus.
Un agenda réunit l’ensemble des sujets ou des problèmes qui constituent les préoccupations, les priorités, la ligne d’action d’un gouvernement qui sont mis à l’ordre du jour et qui doivent être traités sur une période donnée. L’inscription d’un sujet à l’agenda signifie que celui-ci est bien pris en compte et qu’il va faire l’objet d’un traitement spécifique pouvant déboucher sur la prise d’une ou de plusieurs décisions.
Le terme « agenda », largement utilisé et accepté dans le contexte de la langue française, a été choisi pour se distinguer des politiques existantes qu’il souhaite nourrir et pour permettre une plus grande flexibilité quant à la forme et aux contenus. L'Agenda 21 pour l'environnement (1992), L’Agenda 21 de la culture (2004) et l’Agenda de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies (2015) en sont trois sources d'inspiration tant par leur caractère mobilisateur que pour les principes de développement durable qu’ils énoncent.
Que vise la Ville de Montréal avec cet Agenda?
L’Agenda vise à mettre à profit le design et l’architecture pour concevoir une ville qui favorise la santé et le bien-être de ses habitants sans exclusion sociale, une ville qui soit plus équitable et inclusive, plus responsable, plus performante, attrayante, et résiliente face aux changements climatiques.
Montréal veut être exemplaire dans la planification, la conception, la réalisation de ses projets et le maintien de son patrimoine bâti. Pour ce faire, elle compte miser davantage sur des pratiques et des processus de design qui stimulent des idées nouvelles, trouvent des solutions aux enjeux, génèrent de la valeur et favorisent la participation et l’engagement de tous.
Comment la population montréalaise est-elle touchée par cet Agenda?
Les Montréalaises et les Montréalais sont au
cœur de la réflexion qui entoure l'élaboration de l'Agenda et seront les
premiers bénéficiaires de sa mise en œuvre. En haussant la qualité des milieux
de vie, c'est leur bien-être qui est visé. Aussi, la Ville invite la
population, incluant les promoteurs et les développeurs immobiliers, à
s'inspirer des mêmes principes de qualité dans leurs projets et à exprimer
leurs besoins, leurs attentes et leurs aspirations à l’égard des projets de
design, d'architecture et d'aménagement urbains qui impactent les milieux de
vie à Montréal.
Comment le milieu professionnel en design et en architecture est-il concerné par cet Agenda?
Qui a été consulté dans le cadre de l’élaboration de cet Agenda et de quelle manière?
L’Agenda s’est élaboré à travers une vaste
démarche de consultation et de concertation menée en 2018 et en 2019 à
l’interne – mobilisant près de 300
gestionnaires et employés des services centraux et des arrondissements – et
à l’externe en rejoignant plus de 4 500
individus et organisations de l’écosystème d’affaires en design et en
architecture et la société civile. Les consultations ont pris la forme de
séances de travail ou d’idéation, de rencontres et d’échanges animés par
l’Institut du Nouveau Monde, d'ateliers, d'une
journée d’ateliers thématiques, des sondages sur la plateforme Réalisons Mtl, un symposium international et des
conférences.
Quel est le lien entre l’Agenda et le projet de Stratégie gouvernementale en architecture ?
Qu’entend-on par « design » et « designers » ?
Le design est ici entendu comme discipline, profession et champs de pratique, comme processus, méthodologie et façon de penser, comme industrie créative et vecteur de croissance durable.
Sur quelles études de cas Montréal s'est-elle appuyée pour élaborer son Agenda?
Le groupe de travail s'est entre autres inspiré de villes comme New York pour son programme d’excellence en design et construction, Londres pour l’efficacité de son «Good Design Plan», Détroit pour son plan d’action qui mise sur une croissance inclusive par le design, d’états comme la Nouvelle-Galles du Sud en Australie pour sa stratégie et son plan d’action intégrés «Better Placed» pour son approche pédagogique et ses paramètres de la qualité, de pays comme la France pour sa stratégie nationale de l’architecture et les travaux de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques, de la Finlande pour sa politique d’architecture qui mise sur l’éducation, de l’Islande pour sa politique de design futuriste et l'apprentissage du design au primaire, du Danemark pour ses politiques de design et d’architecture centrées sur les citoyens, etc.
Le sous-réseau des villes de design a par ailleurs constitué, en 2018, un sous-groupe de travail dirigé conjointement par le Bureau du design de la Ville de Montréal et la Ville de Dundee, en Écosse, afin de documenter les meilleures pratiques en matière de politiques de design dans le monde et partager ce savoir pour inspirer d’autres villes. L’Agenda montréalais 2030 a bénéficié de cette vigie et l’expérience de Montréal profitera à d’autres villes du Réseau.
Quel est le lien entre l'Agenda et la vision Rêvons Montréal 2020-2030 (ou vision d’avenir pour le Montréal de demain)?
De quelle manière l'Agenda traite-t-il de la transition écologique et du développement durable?
L'Agenda montréalais 2030 répond directement à l'urgence climatique et aux nombreux défis auxquels nous faisons face.
Le Réseau des Villes créatives de l’UNESCO auquel Montréal appartient à titre de ville de design engage ses villes membres dans la mise en œuvre des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et plus particulièrement l’objectif No 11 qui consiste à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sécuritaires, résilients et durables.
Tant le développement durable que la transition écologique impliquent une redéfinition des pratiques et des modèles de développement urbain. Ces changements dans nos manières de consommer, de travailler, de produire ou encore de cohabiter sont destinés à servir le développement durable.
En urbanisme, la transition écologique implique, par exemple, une densification urbaine, du verdissement, des corridors de biodiversité et l'efficacité énergétique de nos bâtiments. Le mouvement de la transition incite à des actions concrètes en cohérence avec le concept de développement durable.
Pourquoi l'Agenda ne propose-t-il pas tout de suite des actions concrètes?
Changer les façons faire aura une incidence sur l’ensemble des domaines d’interventions de la Ville : l’approvisionnement, les affaires juridiques et le cadre législatif, les ressources humaines, la culture, les communications, les finances, la performance organisationnelle, etc. C’est un grand chantier qui doit se mener dans le cadre de l’exercice d’alignement stratégique de la Ville en s'intégrant dans tous ses plans et politiques.
Pour éviter de traiter en silo les principes de qualité en design et en architecture mais plutôt les intégrer aux autres principes d’orientation stratégique, il importe d’avoir une vision globale et intégrée. Pour bien faire, il faut prendre le temps de réfléchir et proposer les meilleurs solutions.
Ceci n'empêche pas cependant d'appliquer dès à présent des mesures telles que la valorisation des concepteurs et des conceptrices dans toutes les communications de la Ville ou de rendre plus systématique le recours aux processus de qualité en design comme les concours et les panels de design.
L'Agenda fait état des enjeux qui font actuellement entrave à la qualité en design et en architecture et qui constituent des priorités d’action. Quand ces actions seront-elles annoncées ou déployées?
Les propositions recueillies dans le cadre des consultations internes et externes font déjà l’objet de travaux de recherches et d’étalonnage. Six cellules de travail composées d’experts et de chercheurs des milieux professionnels et universitaires travaillent notamment à : développer un plan de gestion de la qualité, explorer l'harmonisation des processus de concours et de conception intégrée; élever les exigences dans la construction, la rénovation et l'entretien des bâtiments et équipements municipaux et intégrer les notions d’analyse du cycle de vie; favoriser la qualité et la durabilité des logements sociaux ou subventionnés; mieux encadrer la qualité des projets sur le domaine privé et élaborer un plan d'action pour la culture, la sensibilisation et la promotion à l’égard des principes de qualité en design et en architecture.
Dès 2020, des mesures et initiatives découlant de ces travaux et d’autres chantiers menés dans le cadre de l’alignement stratégique de la Ville pourront être intégrées aux plans et aux politiques de la Ville pour se concrétiser dans un horizon de dix ans.De quel ordre sont les changements ou les mesures envisagées dans la suite de l’Agenda?
Tous les aspects de la transition écologique sont visés, qu'il s'agisse de nos manières de consommer (approvisionnement, construction, rénovation, aménagement, valorisation, restauration, etc.), de travailler (planifier, concevoir, gérer, superviser, encadrer, participer, etc.), de produire (technologies, industries créatives, transports et mobilité, services, etc.) ou encore de cohabiter (vivre ensemble, culture du bâti, espaces et milieux de vie). La Transition implique, par exemple, une densification urbaine, du verdissement, des corridors de biodiversité et l'efficacité énergétique des bâtiments. Pour ce faire, la Ville misera davantage sur des pratiques et des processus qui conjuguent créativité et innovation pour stimuler des idées nouvelles, trouver des solutions aux enjeux, générer de la valeur et favoriser la participation et l’engagement de tous.
Combien coûtera la mise en oeuvre de l'Agenda sur dix ans?
L'Agenda n’a pas un budget spécifique pour sa mise en oeuvre. Il s'agit d'une «posture» favorable à la qualité en design et en architecture qui doit d'abord « percoler » dans l'ensemble des plans et des politiques de la Ville sous forme d'objectifs, de mesures et d'initiatives.
Planifier, concevoir, bâtir ou aménager de façon responsable et pérenne peut nécessiter des investissements initiaux plus importants, mais ceux-ci s'évaluent dans une toute autre perspective lorsqu'ils sont répartis sur la durée du cycle de vie des projets et s’ils participent à la réduction des coûts associés au maintien et si, dans une logique d'économie circulaire, réduisent l'empreinte environnementale et contribuent au bien-être des individus et des collectivités.
Collectivement, nous ne pouvons faire l'économie de la qualité.
Comment et quand mesurera-t-on le succès et les retombées de l’Agenda?
À court terme, le succès de l’Agenda se mesurera par l’intégration des principes de qualité en design et en architecture dans 100 % des plans et des politiques de la Ville. Dans un horizon de dix ans, il se mesurera par le maintien du statut de Montréal à titre de Ville UNESCO de design, l’appréciation publique portée envers la qualité des objets, des bâtiments et des espaces urbains qui composent la ville et son effet d’entraînement auprès des autres villes et des acteurs gouvernementaux.
Que signifie la désignation de Montréal à titre de Ville UNESCO de design ?
En quoi l’Agenda contribuera-t-il au maintien de la désignation de Montréal à titre de Ville UNESCO de design?
En désignant Montréal à ce titre, l’UNESCO a reconnu le potentiel des designers et de leur contribution à l’avenir de Montréal ainsi que notre engagement et détermination, de même que ceux des gouvernements et de la société civile à miser sur cette force pour améliorer la qualité de vie des Montréalaises et des Montréalais.
Cette désignation est une invitation à développer Montréal autour de sa créativité en design. Ce projet de ville, qui se concrétise dans le temps, nécessite l’adhésion et l’appropriation des élus, des employés municipaux, des citoyens, des experts, des entrepreneurs et des designers. Cette désignation, accordée sur la base d’une évaluation quadriennale (2016-2020-2024-2028…), engage explicitement les villes créatives à aligner leurs actions, leurs politiques et leurs programmes avec les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Nouveau Programme pour les villes des Nations Unis. Certaines réalisations de la Ville de Montréal figurent déjà parmi les meilleures pratiques sélectionnées par l’UNESCO dans son rapport mondial sur la culture et le développement urbain durable (2016) et pour son LAB.2030.
Qu’est-ce que le Bureau du design de la Ville de Montréal et quel est son rôle dans le cadre de cet Agenda?